A peine les prévisions économiques pour l'année prochaine sont-elles publiées que la Société Générale prend tout le monde par surprise en publiant son Panorama économique pour 2015.
Précision…Il ne s'agit pas d'une erreur de topographie.
L'économiste Kit Juckes s'est prêté à un
exercice bien connu, essayer t'anticiper l'avenir à partir des données
du présent, avec toutes les approximations que cela peut impliquer.
La question de départ de l'économiste
est de savoir si les marchés financiers vont continuer sur leur envolée
sous l'effet de la reprise économique mondiale ou bien la fin de mesures
d'assouplissement des banques centrales occidentales va-t-elle
provoquer une nouvelle crise. Une problématique qui est évoquée à
maintes reprises par les économistes depuis le début de la crise tant on
sait que les programmes extraordinaires des banques centrales ne sont
pas exempts de danger.
Comme on peut l'attendre, nulle réponse définitive ne peut être apportée en l'état.
On pourra toutefois retenir de cet
exercice périlleux que les attentes de 2014 devraient se confirmer en
2015. En d'autres termes, le différentiel de croissance devrait demeurer
entre les Etats-Unis et la zone euro, avec pour principal signe positif
pour les Américains un taux de chômage sous 6% dès la moitié de l'année
2015. Le différentiel de taux de rendements entre les obligations
européennes et américaines devrait dans le même temps s'accentuer, sous
l'effet immédiat du différentiel de politique monétaire. Le consensus du
marché est que la BCE ne pourra pas rester inactive en 2014 face à une
croissance moribonde, ce qui va se traduire par de nouvelles mesures de
soutien. Au minimum une troisième édition du LTRO.
2015 devrait, au niveau du marché des changes,
conforter encore plus l'avance du dollar américain face aux autres
monnaies, sous l'effet du renforcement macroéconomique et d'une
politique américaine de moins en moins accommodante. Dans le même temps,
la tendance à l'affaiblissement du yen, déjà perceptible, va
s'accentuer selon ces prévisions avec une paire USDJPY qui pourrait même
atteindre 120 yens en 2015.
Sur une note moins sérieuse, Juckes
prévoit également que ce sera l'Allemagne qui va remporter la Coupe du
Monde de Football qui se déroulera au Brésil en 2014.
Avec tout le recul nécessaire pour un
tel exercice, les prévisions de l'économiste de la Société Générale ont
de fortes chances de se réaliser. Avec un bémol pour l'USDJPY. En effet,
c'est parier que le gouvernement japonais laissera le yen s'affaiblir
autant ce qui, en l'état actuel des choses, semble un raisonnement
prématuré. Le niveau de 110 yens pour un dollar est présenté comme idéal
par Tokyo, une baisse plus forte pourrait déséquilibrer fortement la
balance commerciale.
Une chose est certaine, le dollar
américain devrait profiter de l'amélioration de la conjoncture dans les
mois et les années à venir mais le risque demeure d'un rebond de la
crise si les banques centrales, et surtout la FED, ne parviennent pas à
maîtriser le retour à une politique monétaire conventionnelle.

Aucun commentaire:
Write التعليقات